Ramadhan autrefois .. rimait avec la tradition du vivre ensemble.
Ramadhan autrefois … rimait avec la tradition du vivre ensemble avec « piété » et « solidarité ». Il se déroulait dans la convivialité, marqué par des cérémonies religieuses, des veillées des 15e et 27e jours et la célébration du premier jour du jeûne des enfants.
Le Ramadhan, autrefois, piété, entraide et solidarité
Le Ramadhan autrefois .. ces journées de ce mois de piété se passaient dans l’entreaide et la solidarité. Après les travaux ménagers, les femmes se mettaient à la préparation des plats, selon la tradition et dés la première journée du jeûne, elles entamaient le f’tour tôt dans la matinée. C’est d’abord la confection de la galette que l’on fait cuire sur un tajine en argile. Elles en font pour la famille et pour les mendiants. Une fois le pain maison prêt et après la prière du D’hor, jusqu’ à l’heure du Maghreb, elles consacrent leur temps à cuisiner. Comme il n’y avait pas de gaz, tous les plats devaient mijoter dans des marmites en argile et non pas en aluminium, et de plus, sur un feu de charbon.
Honorer la tradition ancestrale
Le rituel voulait que le premier jour c’était des plats traditionnels, qui se perpétuent jusqu’à nos jours : une soupe à la viande de mouton, vermicelle et tomate fraîche, accompagnée de bourek ou des briques et un plat sucré (l’ham lahlou) : raisins secs, pruneaux secs, viande de mouton, garni de fruits de saison. Ce plat, selon la coutume, devait figurer sur toutes les tables. Nos grands mères disaient : «Débuter le Ramdhan avec un mets sucré cela présage un mois doux, sans problèmes, dans la joie, dans la paix de l’âme et de l’esprit, dans la piété totale.» Quant aux autres familles dont les moyens leur permettent, les plats sont variés tel un Tajine «Bounaraïne» (viande hâchée, fromage, œufs…). Sa cuisson se fait sur des braises qui couvrent l’ensemble de la marmite. Il mijote doucement, ça prend plus de temps à cuire mais le goût n’en est que meilleur. Un vrai délice.
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Et !… Aujourd’hui ?…La jeune génération cherche la facilité
Aujourd’hui… toutes ces coutumes se perdent ; on cuisine à la va-vite dans des cocottes-minute en aluminium, dangereuses pour la santé (les ions aluminiums se détachent et a priori se fixeraient dans le cerveau). « La jeune génération cherche la facilité en se contentant d’aller acheter sur le marché leur pâtes déjà prêtes sans se soucier de leur saveur, l’essentiel étant de ne pas faire d’efforts », souligne hadja Yamina. Rien ne vaut le savoir-faire des cordons bleus de jadis.
Avec un brin de nostalgie…
Le doyen de la casbah, Ammi Omar, se souvient
Ammi Omar, de son côté, le doyen de la casbah, se souvient du ramadhan à la Casbah où le marché couvert tenait la place centrale de la vie de la cité, avec des commerçants rivalisant dans la décoration de leurs étals et où le parfum du jasmin régnait en maître des lieux. Même les poissonniers, dit-il, ne dérogeaient pas à la tradition en entourant leurs casiers de poissons de différentes plantes et herbes aromatiques et odorantes qui exaltaient leurs parfums au grand plaisir des clients.
Ammi Omar évoque, cette « belle époque »
Ammi Omar évoque, avec un brin de nostalgie, cette « belle époque » où les gens se connaissaient bien et se permettaient de taquiner les amis qui ont les nerfs à fleur de peau durant le ramadan, histoire de passer le temps. « Hélas », lance-t-il, quelque peu agacé, «les temps ont bien changé», en montrant du doigt les maisons ruinées, les ruelles grouillantes de monde, les étals des commerçants, légaux ou informels, qui ont envahi tous les espaces de la ville à l’origine d’amas de détritus jonchés un peu partout en fin de journée.
Les soirées de la vieille ville d’Alger … autrefois !…
Autrefois…, à l’heure de la rupture du jeûne,… une ambiance particulière régnait dans la vieille ville d’Alger.
« Des coups de canons marquaient cet instant suivi du « adhan », souligne avec nostalgie hadja Yamina.
« Les soirées de ramadan étaient particulières, c’est seulement vers la deuxième semaine du mois sacré que les sorties et les invitations mutuelles commençaient. Les huit premiers jours, nous nous contentions de soirées entre voisines », nous confie-t-elle.
Soirées de visites familiales et « gaâdates »
Ces soirées ponctuées de jeux de « boqala » et autres visites familiales et « gaâdates » autour d’un orchestre de musique andalouse, tout en sirotant un thé à la menthe ou un café arrosé de « maz’har » (fleurs d’orangers), accompagnés de pâtisseries comme le « khobz el bey », zlabia, makrout au miel, bakhlaoua, kalb-el-laouz et autres sucreries comme hlaouet-el-halqoum, nougat et halwat-turque, ne sont plus de mise, regrettent, par ailleurs, de nombreux habitants de la casbah.
Aujourd’hui, les gens se terrent chez eux avec leur seul ami ?..
Du temps passé, « On évoquait le temps passé pendant que les hommes sirotaient un thé à la menthe dans les cafés en jouant aux cartes ou au domino et ce, après avoir accompli la prière des »tarawih ». Il nous plaisait souvent de jouer à la bouqala jusqu’au s’hour. Alors, chacune rejoignait sa petite demeure » « Aujourd’hui, ces traditions n’existent presque plus. Les gens se terrent chez eux en compagnie de leur unique ami qu’est le ‘smartphone’ qui a plein d’amis virtuels. "Dans la vraie vie, c’est avant tout le partage de valeurs communes qui rapproche les individus. il est naturel de vouloir s’entourer d’amis afin de n’être jamais seul. Alors qu’autrefois les amis virtuels prenaient naissance dans l’imagination des plus jeunes, désormais c’est sur les écrans qu’ils se multiplient." « Le ramadan n’a plus le même goût », déplore-t-elle. Ni la guerre ni les colons ne réussissaient à troubler ces instants mémorables du ramadan à la Casbah d’Alger.
Le ramadhan d’autrefois était fait d’amour, de partage et du vivre ensemble.
Rédac algerieautrefois [ Via: elmoudjahid.com]