La Basse Casbah … Suite Dar Hassan Pacha
Palais d’art mauresque, construit en 1791 par Hassan Dey d’Alger (1791 – 1797) et défiguré par des aménagements modernes commencés en 1839. Il servit de Palais d’hiver, sous le nom de Palais Bruce, aux gouverneurs généraux jusqu’aux années 1950. Une façade nouvelle lui fut ajoutée alors que la porte principale se situait aussi à la rue du Soudan. D’ailleurs, l’encadrement de pierre subsiste encore à ce jour. Dans la rue qui longeait le palais Hassan, on peut voir encore un bel auvent en bois de cèdres sculpté à l’entrée d’une ancienne demeure du Khodjet El Kheil (18e siècle). Plus haut, se trouvent une fontaine en marbre et une douéra attenante à Dar Hassan.
Hammam Sidna
Considéré comme le bain des Deys, datant du 16em siècle, ce bain maure est le plus ancien encore en fonctionnement. Un peu plus haut, au n°12 de la rue, se trouve le plus beau spécimen de la demeure algéroise, malheureusement dans un mauvais état.
Dar Mustapha – Palais construit par le Dey Mustapha Pacha en 1797 pour sa famille, il occupe une superficie de 709 m2 et contient, dit-on, plus de 500.000 carreaux de faïence anciens de valeur. On y remarque la porte d’entrée et l’auvent en cèdre sculpté, les deux corridors richement décorés de faïence hollandaises et italiennes, les colonnes de marbre, les boiseries sculptées (balustrades et portes des chambres avec un double battant percé de guichet). L’infortuné propriétaire, le Dey Mustapha Pacha, fut assassiné à la porte de la mosquée en 1805.
Sa famille le fit inhumer à Bab El Oued. Quant ce cimetière fut détruit, ses restes furent ensevelis à la Zaouia Sidi Abderrahmane, où sa tombe est toujours visible. Le Palais fut ensuite occupé par le Dey Ahmed et par Omar, descendant de Hassan Pacha.
Dar Khedaoudj
Ancien palais de Ahmed Rais construit en 1572, devenu propriété d’une des filles du Dey Hassan Pacha (18èm siècle), Khedaoudj El Amina . On remarque des boiseries ouvragées, des moulures de plâtre sur les murs et les plafonds et des faïences. (ce palais abrite de nos jours le Musée National des Arts Populaires). Il est situé dans la Basse-Casbah dans l’ex-rue Socgemah, altération de Souk El Djemaâ, marché aux pigeons du temps des turcs, le musée fut édifié sur l’emplacement de la Zaouia de Sidi Ahmed Ben Abdallah El Djezaïra, marabout décédé en 874 H (1469-1470) La Zaouia comprenait une mosquée, un logement et un cimetière où furent inhumés les trois muphtis d’Alger. On attribue généralement la construction de ce palais à Ahmed Rais entre 1570-1575. En 1789 cette maison fut achetée par le Pacha Hassan, argentier du Dey Mohamed Ben Othman pour réconforter sa fille Khedaoudj El Amia, aveugle. Plus tard, Omar et N’fissa, enfants du Dey Hussein et de Fatima, soeur de Khedaoudj, héritèrent pour peu de temps de ce palais. Après la chute d’Alger, il servit de résidence à certains notables étrangers avant d’abriter pour quelques temps la première mairie d’Alger. Pendant près d’un siècle, il fut habité par plusieurs hauts fonctionnaires français, et ce, jusqu’à 1947 où il fut affecté au service de l’artisanat (conservation des arts traditionnels). C’est seulement en 1986 qu’il est érigé en Musée National des Arts Populaires. Manifestation d’une très ancienne civilisation rurale, née au Maghreb dès les premiers temps de l’histoire, l’art traditionnel algérien s’est exprimé dans deux espaces : l’un rural (poterie, tapis…), l’autre citadin (céramique, dinanderie …). Reflet du mode de vie des populations du Maghreb, cet art s’est affermi sur des matériaux locaux: bois, cuir, métal, argile, laine, etc… Le musée de Dar Khedaoudj donne au visiteur une image vivante du génie créateur de nos ancêtres. Le musée renferme des collections entières d’objets de tapisserie, bijouterie, poterie, vannerie, de cuirs, d’armes, de boiserie, de dinanderie, de broderie anciennes. On peut également, en passant, fouler le « Slon Eugénie » du nom de l’épouse de Napoléon III, qui séjourna dans cette somptueuse maison en 1860. Pour cet événement exceptionnel le grand sculpteur de l’époque, le Français Latour, y apporta quelques retouches décoratives. Aujourd’hui, le Musée National des Arts et Traditions populaires n’est pas seulement un lieu d’exposition et de conservation de pièces rares, il est aussi l’espace où s’exprimeront certainement les futurs artistes de la Casbah. Le musée a en effet ouvert aux enfants de la Casbah des ateliers de dessin, et les travaux de ces artistes en herbe sont régulièrement exposés.
Les rues de la Casbah
Les rues et ruelles en escalier, donnent au vieil Alger un aspect particulier, elles serpentent, tournent sur elles-mêmes, présentent des pentes ou descentes abruptes, se terminent en impasse. Elles sont généralement silencieuses, mais certaines sont un peu plus animées avec leurs boutiques d’épicier, de fruitier, de marchand de sucrerie… A cet aspect urbain, s’ajoutent un certain nombre de monuments :
• La Citadelle :
Forteresse située à 118 m du niveau de la mer, la citadelle a été totalement défigurée par la route qui la coupe en deux. Les travaux de construction de ce que l’on appelait « La Casbah » débutèrent après l’installation des turcs et se terminèrent en 1596. Jusqu’en 1817, date où elle devient la résidence du Dey, la Casbah servait de caserne aux Janissaires. On y remarque les remparts, bastions avec embrasures, la poudrière; les deux mosquées du Dey et des Janissaires, le palais des Beys, le harem et les appartements du Dey.
• Djamaa El Berrani :
Ancien tribunal de l’Agha et mosquée reconstruite par le Dey Hussein en 1818 au pied de la Casbah.
• Rempart :
En contrebas de la Casbah, un pan du rempart qui fermait la ville. Observez l’épaisseur de ces murs.
• Bordj Casbah El Q’Dima :
Batterie dont la date remonte à la période de Bologhine et qui serait l’ancienne forteresse dominant la ville avant le 16ème siècle.
• Djamaa Safir :
La première mosquée turque d’Alger érigée en 1534. Restaurée par Hassan Pacha en 1791, puis Hussein en 1818. Minaret octogonal (type Ottoman) et colonnes anciennes.
• Zaouiet Sidi Mohamed Cherif :
Oratoire et tombeau datant de 1541. A l’extérieur, une fontaine avec de belles mosaïques.
• Zaouiet Sidi Ben Ali :
Oratoire et tombeau avec un petit cimetière où sont enterrées deux filles de Hassan Pacha, les princesses Fatma et N’Fissa, dont on dit « qu’elles se laissèrent mourir d’amour, parce qu’elles étaient éprises du même cavalier ».
• Djamaa Sidi Ramdani :
mosquée de même période que Djamâa El Kébir avec un beau minaret quadrangulaire et une fontaine adossée à la façade.
• Zaouiet Sidi Abderrahmane :
Tombeau du patron de la ville en 1471. Célèbre tant par la sainteté de sa vie que par sa science. Édifice construit en 1696 et se composant d’une koubba où se dresse le tombeau, une mosquée avec un gracieux minaret carré et un cimetière avec les tombes de hauts personnages., Ahmed Bey de Constantine, Mustapha Pacha etc. Ce monument se trouve dans la rue Arbadji Abderrahmane (ancienne appellation Rue Marengo).