↪ Remèdes naturels : la réglementation se durcit
Depuis le 30 avril, les médicaments à base de plantes doivent être agréés pour être commercialisés en Europe. Mais la directive, mal connue, sème le trouble chez les professionnels.
« Lobbying industriel », « mesure liberticide »… Sur les forums Internet liés aux médecines naturelles, la directive régulant les remèdes à base de plantes est critiquée : « Elle n’a d’autre but que de favoriser les grandes entreprises pharmaceutiques ».
La Traditional herbal medecinal products directive (THMPD) a été adoptée par le Parlement et le Conseil européen en mars 2004. Tous les médicaments traditionnels à base de plantes médicinales doivent dorénavant bénéficier d’une autorisation pour être mis sur le marché. Une période de transition de sept ans devait permettre l’enregistrement des médicaments déjà en vente. Elle a pris fin le 30 avril.
La mesure s’applique aux comprimés, gélules, sachets de tisanes, sirops ou poudres à base de plantes. Les herbes « en vrac » et l’homéopathie ne sont pas concernées.
☼ Une procédure simplifiée
Selon les fabricants, la procédure est trop coûteuse pour les petites entreprises. « Les tests chimiques pour prouver l’efficacité du produit peuvent atteindre les 100 000 € », s’indigne Frédéric Breton, le président de l’Organisation syndicale de médecine chinoise (OSMC). Pour lui, la mesure sonnerait l’interdiction de se soigner à l’aide de la médecine traditionnelle.
« C’est grotesque », soupire Frédéric Vincent. Le porte-parole de la Commission européenne assure que les autorités ont mis en place une procédure simplifiée. Le but n’est pas tant de prouver la fiabilité du remède que son emploi traditionnel : « Il suffit de présenter une documentation attestant que le produit est utilisé depuis trente ans dans le monde ou quinze ans dans l’Union européenne ». Documents qui peuvent prendre la forme de chiffres de ventes, par exemple.
L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) est chargée de délivrer les agréments pour l’Hexagone. Aucun n’a été remis pour l’instant. « Tous les dossiers ont été déposés juste avant le 30 avril. Ils sont étudiés en ce moment ». Seules deux cents demandes ont été faites, alors que des milliers de remèdes à base de plantes circuleraient aujourd’hui sur le territoire.
Les entreprises, elles, sont censées retirer les produits non agréés du marché. Les contrevenants s’exposent à une amende de 30 000 € et encourent deux ans de prison. Problème : fabricants comme pharmaciens n’ont reçu aucune instruction. « C’est le flou complet. Personne ne sait ce qui se passe », déplore Bernard Pichon, un fabricant spécialisé dans la médecine chinoise. Trois organismes européens, dont l’Alliance for natural health (ANH), exigent un délai supplémentaire d’un an, pour faire le point sur cette directive.
[via] Virginie Baret, ouest-france.fr
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